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Les âges du fer, de
l’antiquité au XVIIème siècle
Mercredi 28 avril 2004, 14h. (Grands amphithéâtres –
UMH,
Mons) La
métallurgie antique Prof.
Paul Benoît (Université Paris I-Sorbonne, F)
On sait qu'en Europe, en Afrique et dans le monde méditerranéen,
plus de deux millénaires durant, les métallurgistes ont produit du fer
selon le procédé direct et travaillé le métal en n'utilisant pas
d'autre énergie que la force de l'homme et la ventilation naturelle de
certains fourneaux.
Dans l'Occident médiéval, des innovations d'une portée considérable
apparaissent et se développent : au XIIe siècle le marteau hydraulique
bouleverse les conditions de travail du métal.
Un siècle plus tard environ, apparaissent les premières traces
de la production volontaire de fonte et d'affinage du produit ; ce procédé
indirect se développera surtout à partir de 1450 pour conquérir en
quelques siècles l'Europe puis le monde.
Pour étudier cette mutation des techniques de production et de
travail du fer, les fouilles archéologiques se doublent d’une tâche
de reconstruction de l’ensemble de la chaîne opératoire, ce que
l’on appelle l’archéologie expérimentale.
Les expérimentations de réduction du minerai et de traitement
à la loupe menées à la mine de Fontenay entendent vérifier la
capacité de produire du fer avec un rendement en métal convenable et
à en extraire un lingot, dans les conditions techniques contemporaines
des sites étudiés. Paul
Benoît est agrégé d’histoire et professeur d’histoire des
techniques à l’Université Paris I Sorbonne. Il est l’auteur de
nombreux articles et ouvrages consacrés aux techniques médiévales, métallurgie,
hydraulique et carrières, mais aussi pêcherie et construction.
Ses recherches ont également porté sur les rapports entre
commerce et mathématiques à la fin du moyen-âge (contributions aux Éléments d’histoire des sciences,
éd. par M. Serres, Paris : Bordas, 1989 et Histoire de fractions,
fractions d’histoire, éd. avec
K. Chemla et J. Ritter, Bâle : Birkhäuser, 1992). Le
transfert de technologie avant l'ère industrielle : Prof.
Luc Courtois (UCL)
En Suède, il n'est pas un habitant qui ne connaisse l'histoire
prestigieuse des «valonbruk», ces grands complexes intégrés de
forges fondés au XVIIe siècle par des migrants wallons et localisés
principalement dans l'Uppland (Forsmark, Gimo, Leusta, Osterby, Söderfors,
etc.). Organisés
en véritables ensembles industriels, ces sites comprenaient, entre les
bâtiments de travail (hauts fourneaux, forges, ateliers, etc.) et le château
du propriétaire, un quartier d'habitations où étaient logés les
ouvriers et leur famille. Comprenant église, école, magasin,
infirmerie, hospice, etc., gérés par le tenancier, ces villages
industriels sont apparus à d'aucuns comme une préfiguration de la Suède
moderne et de son modèle social.
L’exposé tentera de situer le phénomène du point de vue
historique, technique, social et mental. Docteur
en histoire UCL, Luc Courtois est professeur invité à l’Université
catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve) et directeur des travaux à la
Fondation wallonne Pierre-Marie et Jean-François Humblet (Louvain-la-Neuve).
Spécialisé dans l’histoire intellectuelle du catholicisme au
tournant des XIXe et XXe siècles, il a en outre mené des recherches
relatives à l'histoire de la condition féminine et à l'histoire de la
Wallonie. Il a dirigé récemment, en collaboration avec Michel Dorban
et Jean Pirotte, l’ouvrage De Fer et de Feu. L’émigration wallonne
vers la Suède. Histoire et mémoire (XVIIe-XXIe
siècle) (Publications de la Fondation Wallonne P.-M. et J.-F. Humblet. Série
Recherches, t. IV). |