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Mémoires radiologiques de la Grande Guerre

Mercredi 14 mars 2018 – 14h00 – Musée belge de la Radiologie, rue Bruyn 200, 1120 Bruxelles (plan d'accès)

Marie et Irène Curie et la brave petite Belgique

Roseline Debaillie, guide touristique à Furnes

   Lors de la première guerre mondiale, Marie Curie, double prix Nobel (1904 et 1911), s’engagea dans le service médical.  L’évolution de l’artillerie lui fit voir tout l’intérêt de la nouvelle technique de radiologie médicale.  Avec le soutien financier de l’Union des femmes de France et du Patronage National des Blessés, elle équipa 20 voitures radiologiques, surnommées ‘les petites Curie’, ainsi que des appareils fixes pour aider les hôpitaux du front.  Souvent accompagnée de sa fille ainée Irène, qui avait suivi un cours d’infirmière, elle intervint aussi en Belgique, un pays qu’elle avait déjà visité pour des conférences scientifiques et des contacts avec des médecins Belges concernant le traitement du cancer par le Radium. 
C’est un médecin Flamand, le docteur Frans Daels, bénévole dans le service médical Belge, qui l’appela au secours pendant la bataille de l’Yser. Elle vint à Furnes avec sa voiture radiologique dès le 5 décembre 1914 et se rendit par après à Poperinge, Hoogstade, la Panne, Adinkerke, Beveren et Roesbrugge pour livrer des voitures radiologiques, examiner des patients, installer une radiologie fixe, faire des dépannages ou instruire le personnel médical. 

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Titulaire d’un master en sciences infirmières de la KULeuven, Roseline Debaillie a effectué une carrière  dans les soins de santé avant de se réorienter en 2008 vers le tourisme et l’histoire.  En tant que guide free-lance, elle se concentre sur la région du Westhoek, et a développé une série de promenades guidées sur des thèmes aussi divers que la période espagnole ou la première guerre mondiale. C’est dans ce cadre qu’elle a effectué des recherches sur les passages de Marie Curie et de sa fille en Belgique et en a publié les résultats dans l’ouvrage
Marie & Irène Curie en ‘la Brave Petite Belgique’ (aussi disponible en français).


La radiologie monte au front

Med. Col. René Van Tiggelen (Musée de la Radiologie)

Lorsqu’éclate la première guerre mondiale, la radiologie est certes une jeune discipline, mais le rôle que peut jouer le radiodiagnostic est déjà reconnu de la profession. Les circonstances de la guerre vont cruellement démontrer son utilité, et faire des rayons X un rayon d’espoir pour les nombreux blessés par projectiles, dont la survie dépend de la localisation et l’extraction de ces corps étrangers à une époque où les antibiotiques n’ont pas encore cours.  Nombreux sont les médecins, militaires et techniciens qui s’engagent dans cette spécialité médicale, parfois au détriment de leur santé et de leur vie.  C’est donc paradoxalement à cause de ce premier conflit mondial que la jeune science médicale gagnera ses galons : après la guerre, il n’y aura plus d’hôpital sans service radiologique.
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Médecin spécialisé en radiologie, René Van Tiggelen mène une carrière de radiologue dans les hôpitaux militaires d’abord en Allemagne puis en Belgique. A partir de 1982, il enseigne la radiologie osseuse à la VUB où il est chef de clinique. En 1997, il est admis à la retraite avec le grade de médecin colonel, mais n’abandonne pas une autre passion: le Musée Belge de la Radiologie qu’il a fondé en 1990 avec une poignée de bénévoles. Sous sa direction, le Musée se développe, et les recherches sur l’histoire de la radiologie, en Belgique et ailleurs, se multiplient grâce au matériel et à la bibliothèque rassemblée progressivement. Ce travail a été honoré par plusieurs reconnaissances : le prix Sarton de l’Université de Gand en 2003, et le prix Fr. Jonckheere de l’Académie Royale de Belgique en 2011.Med. Col. René Van Tiggelen (Musée de la Radiologie).


Le musée de l’invisible !

Discret, ce musée de l’invisible mérite de sortir de l’ombre : il n’y a dans le monde que très peu de musées consacrés entièrement au patrimoine de la radiologie et de l’imagerie médicale, techniques pourtant omniprésentes dans les soins de santé.
Le musée belge de Radiologie forme, avec celui de Remscheid-Lennep (Allemagne) et celui de Palerme (Italie), le trio qui présente des collections radiologiques. Installé à l’hôpital militaire Reine Astrid, l’originalité de ce musée réside dans le fait qu’il est situé dans un service de radiologie en activité. Le musée est néanmoins accessible au grand public qui s’intéresse aux évolutions des techniques utilisées en imagerie. Des posters éducatifs, des vitrines qui exposent des objets radiologiques, et des reconstitutions de cabinets radiologiques de différentes époques donnent au visiteur un panorama de la radiologie depuis la découverte des rayons X en 1895.  L’expérience est complétée par des projections.
Une nouvelle salle historique a été inaugurée qui permet de mieux embrasser le développement historique de la radiologie, et c’est à sa visite que le conservateur vous invite.


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